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Screen Shape
7 juillet 2010

2001, l'odyssée de l'espace

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Parce qu'il fallait bien que cela arrive un jour, je choisis de traiter ce film rapidement. Vous aurez déjà remarqué qu'il est cité dans les 2 articles existants ici, ce qui est un signe. En effet, nous avons ici affaire à une œuvre majeure du 7ème art.
Passons sur Kubrick, réalisateur incroyable qui fera l'objet d'un article prochainement et parlons-un peu de la conception de l'œuvre. Le film sort en 1968, soit avant les premiers pas de l'homme sur la lune. Son réalisme incroyable pour certaines scènes spatiales pousse la NASA à s'intéresser de près à Kubrick, un faux documentaire, Opération Lune, s'ingéniant même à nous faire croire que Kubrick aurait tourné en studio les exploits de Neil Armstrong.
Le film se divise en 4 parties : la première, l'Aube de l'Humanité, est une séquence muette où l'on assiste à la vie mouvementée de groupes de primates hominidés. Début déroutant car tourné dans des décors studio aussi flagrants que crépusculaires - observez les horizons, les couleurs du ciel - où les seuls sons sont ceux des hurlements poussés par les singes, on peut se demander un peu où l'on va. Et puis le film démarre : un monolithe noir apparaît, mystérieux et inexplicable. Les singes le craignent puis le vénèrent et enfin le touchent, tout bascule, l'intelligence est en eux. Ils découvrent les armes et le film s'envole en même temps qu'un os, dans un éclat de violence lyrique qui tourne au sublime.

L'os se change subitement en vaisseau spatial, bond dans le temps, la deuxième partie du film démarre avec un ballet aéronautique d'une beauté ahurissante. Images frisant la perfection, d'une modernité indépassable. On entre dans l'un deux, en route pour la lune. Le film s'immerge dans des discussions politiques, militaires et stratégiques se souciant à peine de masquer les similitudes avec la guerre froide qui fait rage dans les années soixante. De trouvailles en trouvailles, la mise en scène déroule ses atouts et tisse la toile d'un monde futuriste et pourtant si crédible. Silence pesant, coucher de Terre, le film pose les codes d'un genre qui sera longtemps pillé. Sur la lune, des plans superbes accompagnent la découverte cosmique d'un monolithe noir. Alignement astral sidérant, on dirait un tableau, mais le meilleur reste à venir.

Dans la troisième partie du film se joue un véritable drame psychologique d'une grande profondeur. En mission vers Jupiter, à bord d'un vaisseau ultramoderne équipé d'un ordinateur doté d'une intelligence artificielle ultra perfectionnée, un groupe d'astronautes s'occupe et comble l'ennui et les soucis techniques. Mais le robot finit par vouloir la réussite coûte que coûte, quitte à supprimer les passagers du vaisseau. Réflexion qui préfigure les questions d'éthique en robotique, scènes terribles de mort calmes et silencieuses, les instruments tournent puis s'éteignent à mesure que les scientifiques flottent dans le cosmos, jusqu'au sommeil artificiel du robot et la dérive vers Jupiter. Un des sommets du film.

Démarre alors la dernière partie du film, la plus étrange, la plus radicale, la plus abstraite et, forcément, ma préférée. Véritable trip psychédélique, on passe plus de vingt minutes dans des délires colorés, des tourbillons de lumières, des murs du son sensibles... On traverse des paysages terrestres grimés en paysages stellaires, et on finit par croiser un monolithe à la dérive qui nous ouvre les portes d'une chambre Louis XVI, terrifiante d'incongruité. Puis, le génie reprenant ses droits, Kubrick nous assène avec brio ses fulgurances de montages et une vie se perd, se crée, s'étire sous nos yeux, pour aboutir à ce fœtus géant qui semble n'être qu'un monde en gestation. La métaphore est forte, belle dans sa simplicité.

Dans ce film géant, incomparable et inégalé, qui va influencer plusieurs générations de cinéastes, on trouve tout de qu'on aime et tout ce qu'on peut détester au cinéma. Mais curieusement, même lorsque l'on a du mal à y adhérer, on ne peut nier la force de cette œuvre étrange. Une suite a été tournée, à fuir comme la peste sauf pour les aficionados de science fiction. Objet de culte, incompris à sa sortie, 2001, l'odyssée de l'espace continue de susciter les commentaires et les interprétations variées. Indispensable dans toute vidéothèque qui se respecte.

Note : 4/4

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